En quoi consiste la psychomotricité libre?

En matière d'éducation, chaque génération a ses valeurs et ses concepts. En tant que jeune ou futur parent, vous n'êtes certainement pas passé à côté de ce principe de plus en plus à la mode: la psychomotricité libre. Mais en quoi consiste-t-elle exactement? On vous dit tout!

On en parle désormais partout ou presque: dans les magazines parentaux, sur les réseaux sociaux, chez les spécialistes de la petite enfance… La psychomotricité libre est devenue ces dernières années un projet éducatif adopté par de nombreuses crèches et milieux d’accueil. Mais la psychomotricité libre, qu’est-ce que c’est au juste?

La psychomotricité libre en quelques mots

On vous arrête tout de suite: si cette pratique vous semble tout droit sortie des lubies à la mode de parents bobos ultra-connectés, c’est loin d’être le cas! C’est un concept qui était pratiqué il y a bien longtemps, mais qui avait hélas presque totalement disparu de nos mœurs, à cause de l’hyper-consumérisme mis en place autour de la naissance. Fort heureusement, la psychomotricité libre revient en force ces dernières années.

Etudiée dans les années 60 par la pédiatre Emmi Pikler, cette méthode consiste tout simplement à laisser bébé découvrir son environnement par lui-même. Son corps, ses mouvements et ses capacités à se déplacer: on laisse tout faire à bébé ou presque, tout en gardant un cadre sécuritaire. Une approche plus respectueuse de l’enfant et de son rythme, selon de nombreux spécialistes.

Avant les trotteurs et les poussettes

Il faut bien l’avouer, le business autour de la naissance et de la petite enfance est colossal. Et même si certains produits aident vraiment le quotidien des parents, certains sont tout à fait inutiles ou carrément dangereux pour le développement de bébé. Prenons pour exemple le trotteur qui, selon plusieurs études, serait l’un des articles de puériculture les plus dangereux, à la vue de sa faible stabilité et de sa vitesse, offrant de surcroît une très mauvaise position pour le corps d’un tout-petit. De plus, le trotteur retarderait l’apprentissage de la marche. Et malgré ces inconvénients, ce produit reste en vente dans beaucoup de magasins.

La psychomotricité libre combat ce type de matériel de puériculture, et met en avant le respect de la physiologie et de la maturité de l’enfant, demandant aux parents de laisser l’enfant évoluer avec son espace et à son rythme.

Comment mettre la psychomotricité en place avec bébé?

En fait, c’est très simple: chez le tout-petit, il suffit principalement de mettre bébé sur le dos, sur une couverture, entouré de quelques jouets ou d’un petit portique par exemple. Ensuite, il “suffit” de le laisser découvrir son espace comme il le désire, de le laisser faire ses expériences. Lorsqu’il aura envie de bouger, il effectuera par lui-même ses mouvements pour arriver à ce qu’il veut.

Dans le concept de la psychomotricité libre, il est par exemple fortement déconseillé de forcer bébé à se mettre en position assise ou encore debout s’il n’en est lui-même pas à l’initiative. Ou encore de le laisser trop longtemps dans un parc. On privilégiera de le laisser ramper et utiliser son environnement comme outil, ce qui lui permettra d’utiliser les muscles nécessaires aux mouvements lorsqu’ils seront assez développés, et lorsque l’enfant sera prêt.

Une vigilance accrue est donc nécessaire

Vous l’aurez compris, ce mode éducatif demande de la vigilance et un accompagnement plus grand de la part des parents, mais qui amènera l’enfant à développer sa confiance en lui, en apprenant par lui-même sans être forcé ou poussé. Il est important de comprendre donc que l’on ne peut pas laisser bébé à son sort pour faire n’importe quoi, et qu’il est primordial que son environnement soit sécurisé. Pour cela, l’idéal est qu’un adulte ait toujours la surveillance de l’enfant.

Voici un petit schéma fait par le docteur Pikler qui vous permettra d’y voir plus clair sur la psychomotricité libre:

Une méthode à mettre en place en douceur

Ne jetez pas pour autant le parc ou la chaise haute au feu! L’important est d’y aller progressivement. Limitez par exemple les moments où bébé est dans son parc, pour privilégier les moments de psychomotricité libre tout en gardant à l’esprit que ces objets peuvent être utiles, voire même importants si vous devez vous déplacer dans la maison sans y amener bébé.

Cette vidéo vous permettra de comprendre quelques principes simples pour un enfant de 6 mois environ.

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