Une maman partage une lettre bouleversante pour alerter sur le cytomégalovirus

Jessy Kosman est la maman de Pia, une petite fille âgée de 3 ans. Sur Facebook, la jeune femme a partagé une lettre ouverte, repérée par le Huffington Post, expliquant avoir contracté le cytomégalovirus lors de sa grossesse et ne l’avoir découvert qu’après la naissance de son enfant: “Tu es née sans cris, mais pleine de secrets. À tes 3 mois nous les avons découverts, tu es née polyhandicapée: sourde, épileptique et atteinte d’une rare malformation du cerveau à l’origine d’importants retards psychomoteurs. Ces particularités nous les devons à 3 petites lettres aussi simples que celle de ton prénom, mais ces 3 petites lettres-là t’ont dévorée: CMV (cytomégalovirus).”

Le cytomégalovirus, un virus encore trop méconnu

Le cytomégalovirus est un virus inoffensif pour les adultes et les personnes aux défenses immunitaires bien développées. Il est cependant très dangereux pour les personnes aux défenses affaiblies ainsi que pour les fœtus… Si une femme enceinte le contracte, le cytomégalovirus peut provoquer une surdité, des malformations et un retard dans le développement de l’enfant. À ce jour, le dépistage de cette maladie est rare…

“Le CMV, c’est ce virus qui a volé mon bébé, c’est ce virus qui s’apparente à un rhume et dont personne ne parle, c’est ce virus que la France choisit de ne pas dépister mais qui fait plus de dégâts que la toxoplasmose, c’est ce virus dévastateur qui t’a silencieusement abîmée lorsque tu étais dans mon ventre”, écrit la jeune maman. “Et oui Pia, j’ose te le dire, si ces trois petites lettres ne t’avaient pas touchée, aujourd’hui tu serais une enfant comme les autres: tu marcherais, tu parlerais, tu entendrais.”

Jessy Kosman pointe ensuite du doigt le fait que les futures mamans ne sont, à ce jour, pas assez informées sur ce virus et les précautions qu’il faut prendre pour l’éviter. “Pas un jour ne se passe sans que je me demande si j’aurais pu t’éviter ça, et chaque jour la réponse m’assomme: oui j’aurais pu, si seulement j’avais été informée au début de ma grossesse de simples règles d’hygiène à respecter enceinte: se laver les mains régulièrement, ne pas embrasser les larmes d’un enfant, ne pas manger dans la même cuillère qu’un tiers. Tu vois Pia, ça ne tenait pas à grand-chose….”

Les conséquences du cytomégalovirus

Et d’ajouter: “Ma douce Pia, laisse moi te dire ma vérité: aujourd’hui, et depuis 3 ans, je suis en colère, et cette colère me ronge. Je ne suis pas en colère contre toi, rassure-toi mon amour, mais contre ces trois petites lettres qui ont fait de toi une enfant différente, une enfant particulière, une enfant à jamais marquée par cette triste vérité.

Le CMV m’a fait entrer malgré moi dans un club très select, pourtant peu convoité, celui des mamans d’enfants handicapés. Aujourd’hui, je suis celle que je n’avais pas imaginé. Je suis cette maman qui te porte, cette maman qui te rassure, cette maman qui te tient la main, cette maman qui t’apprend le moindre geste… Mais je suis aussi celle qui accepte que tu sois dans l’être plutôt que dans le faire, je suis celle qui garde la tête haute à chaque difficulté, qui te protège du regard des autres, celle qui encaisse les diagnostics, celle qui passe ses journées en compagnie de médecins et de soignants, celle qui espère, celle qui se bat pour toi et contre le CMV.”

Un combat contre cette désinformation

“Pia, permets-moi de te faire une confidence que tu n’entendras pas, et que tu ne pourras peut être jamais lire: ton destin, qui est devenu mon destin, est injuste. Et aujourd’hui, je n’espère qu’une chose, que d’autres bébés ne soient pas atteints, et que d’autres mamans ne vivent pas mon quotidien”, conclut la jeune femme.

À ce jour, la lettre de Jessy Kosman a été partagée plus de 14.000 fois. Afin d’informer le plus possible de personnes, la jeune maman a également créé l’association “Happy Pia & Cie”. On la soutient de tout cœur dans son combat.

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