phrases à ne pas dire anxiété
Certains mots qui se veulent réconfortants sont plus maladroits qu’on ne le pense © Getty Images

7 phrases à ne pas dire à une personne qui souffre d’anxiété

Par Charlotte Burty

“Arrête de t’inquiéter”, “détends-toi”… Vous avez déjà prononcé ces phrases en pensant aider une amie anxieuse? Même s’ils partent d’une bonne intention, ces mots peuvent faire pire que mieux.

Lorsqu’on est inquiet pour un ami, un partenaire, un membre de la famille qui souffre d’anxiété, il est tout naturel de vouloir lui apporter notre aide. Or, c’est parfois difficile de trouver les mots justes. Voici quelques phrases maladroites à éviter si vous cherchez à lui montrer votre soutien.

C’est quoi l’anxiété?

Le Larousse définit l’anxiété comme un “Trouble émotionnel se traduisant par un sentiment indéfinissable d’insécurité.”

Pour la plupart des gens, l’anxiété est bénigne et n’entrave pas le quotidien. C’est quand elle interfère avec la vie de tous les jours au travers de symptômes répétés, qui perdurent dans le temps, que cela devient handicapant. On parle alors de “troubles anxieux”. Selon une étude menée par Sciensano, entre 15 et 17% de la population belge souffrait de cette pathologie en 2022.

Et pour s’en défaire, c’est loin d’être évident. Face à l’anxiété, le cerveau est comme prisonnier de lui-même, presque insensible à toute forme de logique. Et malheureusement, il n’existe pas de bouton “marche/arrêt” pour faire taire les pensées négatives. Pour soutenir un proche ou un ami, mieux vaut être à l’écoute et faire preuve d’empathie que de chercher à tout prix à le réconforter avec des phrases toutes faites.

Les phrases à éviter

Pour éviter les maladresses, on laisse tomber ces petites phrases car elles ne feront pas avancer le “schmilblick”. Au contraire…

“Détends-toi”

Vous vous doutez bien que si votre proche pouvait “se détendre” aussi facilement, il le ferait… Lorsque le corps et le cerveau sont en état d’alerte, il est très difficile d’agir dessus.

“Moi aussi, je suis stressée”

Le stress et l’anxiété sont différents. Le stress trouve son origine dans une situation externe et identifiable. En résumé, il a un déclencheur spécifique. Généralement, une personne est stressée lorsqu’elle se sent dépassée par un événement ou envahie par l’incertitude. Par exemple, vous pouvez être stressée à l’idée d’avoir un one-to-one avec votre boss ou de rater le coche pour les inscriptions du petit dernier à la crèche. Même une compétition sportive qui approche peut être stressante (mais on parle alors de “bon stress”)… Quant à l’anxiété, elle est déclenchée par l’anticipation interne d’une menace future. Le problème étant que la source du malaise n’est pas forcément identifiable. C’est une sorte de mal-être qui peut s’accompagner de symptômes physiques (transpiration excessive, palpitations cardiaques, boule au ventre…), de difficultés à dormir, d’un changement d’appétit, d’irritabilité, de troubles de la concentration… En affirmant que, vous aussi, vous êtes stressée, votre proche risque de se sentir invalidé, incompris et de ne plus avoir envie de se confier.

“Tu t’inquiètes pour rien/Arrête de t’inquiéter”

L’anxiété fait marcher le cerveau à mille à l’heure, et le pousse à anticiper les pires scénarios. La personne en détresse a l’impression que cet état d’esprit l’aide à maîtriser tous les cas de figure. Dire à quelqu’un “arrête d’angoisser”, c’est un peu comme dire à quelqu’un qui se noie “sors juste de l’eau”.

“C’est juste dans ta tête”

L’anxiété étant un état émotionnel, cette phrase peut sonner juste. Toutefois, ces mots n’apporteront pas de soulagement à l’ami en détresse. Il est tout aussi difficile de se battre avec ses pensées qu’avec un danger réel.

“Il n’y a pas de quoi se mettre dans un état pareil”

Qu’elle soit ressentie physiquement (comme une crise de panique) ou mentalement (les pires scénarios qui tournent en boucle dans la tête), l’anxiété n’est, au moment-T, pas contrôlable. Dire à un ami qu’il n’y a pas de quoi se rendre malade ne sera pas d’un grand secours.

“Bouge-toi un peu”

L’hyperactivité mentale et la sensation d’être bloqué en mode “combat-fuite” (un réflexe inconscient qui nous protège depuis des milliers d’années) peuvent s’accompagner d’une immense fatigue et d’un sentiment de paralysie physique. Sortir prendre l’air et se changer les idées est donc plus compliqué qu’il n’y paraît.

“Tu te poses trop de questions”

C’est bien là le problème, certes, mais le fait de trop réfléchir est un symptôme de l’anxiété. Inutile donc de demander à votre partenaire de moins penser: ce n’est pas par choix que son cerveau est constamment en ébullition.

Comment aider une personne anxieuse?

Il n’y a pas de solution miracle pour faire taire l’anxiété qui fait rage, mais certaines petites phrases/comportements peuvent contribuer à diminuer son impact. Lorsqu’un proche vous fera part de ses inquiétudes, voici quelques conseils pour le soutenir du mieux possible.

  • Au lieu de parler, de minimiser et/ou de chercher des solutions à tout prix, écoutez. Le temps des solutions viendra plus tard (ou pas!), lorsque l’anxiété ne sera pas à son pic. En attendant, contentez-vous d’offrir une oreille attentive et du soutien. Le tout sans porter de jugement, et en faisant preuve d’empathie. “Tu ne me déranges pas, raconte-moi ce qui te passe par la tête, je t’écoute” est une phrase que vous pouvez utiliser si vous ne savez pas trop comment procéder.
  • À moins que votre avis ne soit sollicité, ne donnez pas de conseils. Et si c’est le cas, offrez des suggestions plutôt que d’imposer un point de vue: “Et si on essayait de prendre une grande respiration ensemble?” plutôt que “respire, ça t’aidera!”, par exemple.
  • À un moment choisi (pas au moment où la personne vous confie ses angoisses!), vous pouvez essayer de guider votre proche vers des outils qui pourraient l’aider à surmonter la situation. “J’ai lu un article intéressant sur les bienfaits du yoga/la méditation/des exercices précis. Ça ne te conviendra peut-être pas, mais la prochaine fois que tu sens l’anxiété te submerger, tu pourrais essayer pour voir si ça t’aide.”

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