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Témoignage: “Les fausses couches ont détruit mon couple”

Blanche a vécu ce que toutes les femmes en désir d'enfant redoutent: des fausses couches à répétition. Cette situation difficile aura eu raison de son couple.

Blanche a 38 ans et est la maman d’un jeune garçon de 9 ans. Quelques années après avoir eu son premier enfant, elle et son mari ont eu envie de faire un deuxième enfant.

Mais les choses ne se sont pas passées comme prévu.. Blanche partage avec nous son histoire.

Les fausses couches ont détruit mon couple

Mon mari et moi formions un couple uni. Pas parfait, mais heureux. Peu après la naissance de notre fils, j’ai eu envie de lui faire un petit frère ou une petite sœur. Mais pour mon mari, il fallait que je m’investisse dans mon milieu professionnel avant de retomber enceinte. J’ai donc repris mes études afin d’avoir une qualification supplémentaire, qui me permettrait d’ouvrir d’autres portes, tout en continuant à travailler.

Le tout réussi, nous avons tenté de refaire un enfant. Et je suis tombée enceinte assez rapidement. Le début de grossesse s’est déroulé sans événement particulier. J’étais impatiente de me rendre à la première consultation gynécologique, pour découvrir mon bébé, le voir bouger et entendre son cœur.

Mon mari n’ayant pu se libérer pour cette première rencontre, je m’y suis rendue seule.

Rapidement, mon gynécologue m’annonce que la grossesse s’est arrêtée à 2 mois. Que ce bébé n’est plus en vie. J’étais toute seule et effondrée. Je ne m’attendais tellement pas à cela.

Le cœur de mon bébé s’était arrêté

Au vu de l’avancée de cette grossesse, le gynécologue m’annonce qu’un passage au bloc est nécessaire pour faire partir le corps sans vie de mon bébé. Je suis repartie travailler en ayant toutes les infos, et j’ai fini ma journée comme si de rien n’était. J’avoue qu’encore à l’heure actuelle, je n’en reviens toujours pas, comment j’ai pu aller travailler alors que je venais d’apprendre que mon bébé était sans vie? J’étais comme en pilote automatique.

Le lendemain, je me rends donc aux urgences afin de programmer le bloc et le curetage. Là, un interne m’osculte . Son regard est froid et il est franchement désagréable avec moi. Je fais semblant de rien. Je pars en attendant des nouvelles du médecin qui doit encore me dire quand je passerai chez l’anesthésiste, qui me donnera la date exacte de mon hospitalisation. Je fais ces démarches seule, sans mon mari. Je vis une situation qui me paraît presque irréelle, comme un mauvais rêve.

Un accueil médical froid et distant

Lors de mon rendez-vous chez l’anesthésiste, je suis surprise par son accueil: il ne savait pas pourquoi je devais être opérée… j’ai donc dû expliquer les raisons de ma venue.

Le jour de l’intervention, je viens accompagnée du papa. L’accueil se fait très glacial dans le service. Travaillant dans le secteur médical, cela me surprend encore plus. Au bloc, même constat: l’équipe ne connaissait pas le motif de ma venue, ayant été rajoutée en “urgence”. Le retour dans la chambre et les suites de l’hospitalisation fut à l’image du reste: froid, désagréable… je ne rêvais que d’une chose: retourner chez moi.
Enfin chez moi, je m’effondre, totalement éprouvée et épuisée par cette journée.

Quelques mois plus tard, Blanche retombe enceinte

Cette troisième grossesse est aussi arrivée rapidement, mais non sans stress. J’étais très angoissée de revivre la même chose. Arrivée à la fameuse première échographie où tout avait basculé précédemment, le gynécologue m’annonce que tout va bien. Je suis un peu rassurée, mais je ne me sens pas très en confiance. Pendant plusieurs jours, j’ai tenté de faire taire ma petite voix intérieure.

Mais un soir, alors que j’étais au travail, j’ai ressenti quelque choses d’anormal à l’intérieur, comme si une “petite bulle” éclatait … je cours direction les urgences d’un autre hôpital, toujours seule. Je tombe sur un interne, très humain, qui m’annonce ce que je redoutais le plus: j’ai fait une nouvelle fausse couche. Là encore, on m’annonce que je devrai sans doute passer par la case curetage. Je fais finalement ma fausse couche à la maison, le week-end qui suit, mais je souffre énormément. Mon mari est là, mais il est très maladroit, presque absent…

Quelques jours plus tard, c’est mon anniversaire. J’ai rendez-vous afin de faire une échographie qui déterminera si je dois passer par un curetage ou non. Finalement, l’opération n’est pas nécessaire. Je retourne chez moi, où notre fils m’attend. Il est tellement heureux de me retrouver que cela me réchauffe le cœur.

Une distance qui s’installe et une trop grande absence

La période qui a suivi cette nouvelle fausse couche fut très éprouvante. Ayant dû être écartée pendant plus d’un mois, je ne pouvais m’empêcher de déprimer. Je me sentais tellement nulle et inutile, totalement incapable de donner un deuxième enfant à mon mari.

Durant ces fausses couches à répétition, je me suis sentie de plus en plus seule face à tout cela, mon mari était de plus en plus distant. Peut-être ne savait-il pas comment s’y prendre… Petit à petit, nos relations se sont détériorées, et nous nous sommes éloignés de plus en plus. Il était désagréable et fuyant dès que j’osais parler de mes fausses couches. Nous n’arrivions plus à communiquer.

Un an plus tard, j’ai pris la décision de quitter mon mari, n’en pouvant plus de ce manque de communication et finalement de sentiments.

Les fausses couches ne sont pas l’unique raison de notre divorce, mais notre couple n’a pas survécu à ces épreuves.

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