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Témoignage: “J’ai été belle-mère avant d’être maman”

Samantha est une future maman comblée d'un bébé qui viendra agrandir sa famille en septembre. Mais Samantha est aussi la belle-mère d'un enfant de 9 ans, depuis presque 6 ans.

Samantha est une future maman. Mais avant de découvrir les joies de la maternité, elle est la belle-mère d’un petit garçon de presque 9 ans. Alors comment faire pour être une belle-mère lorsque l’on a soit même jamais connu la maternité?

Elle partage avec nous son histoire et son expérience

J’ai fait la rencontre de mon compagnon sur internet, grâce au post d’un ami commun sur un réseau social bien connu. Nous avons blagué, puis nous nous sommes ajoutés en amis et avons beaucoup discuté. Il était technicien pour une entreprise de télécommunications. Le hasard a voulu qu’un jour, ma maman ait un soucis technique. Elle avait besoin d’un technicien, alors c’est lui qui est venu réparer.

Je l’ai remarqué rapidement mais je pensais qu’il était trop occupé par son travail pour me voir… En fait, nous étions tous les deux stressés par cette rencontre. Mais ensuite ça c’est fait comme ça, assez facilement.

Dès le début de notre relation il m’a dit qu’il avait un enfant, qu’il était séparé de la mère de son fils depuis 2 ans et avait eu une ou l’autre aventure sans que ce soit l’amour fou.

Du haut de mes 19 ans de l’époque, cela aurait pu me faire peur, mais en réalité, cela ne m’a jamais refroidie. J’ai toujours aimé les enfants! À cette période de sa vie, il avait son fils du samedi matin au dimanche matin après-midi suivant et avait une relation très compliquée avec lui. En effet, il avait été exclu de la grossesse, ne pouvait presque pas s’occuper de son enfant. Quelques mois plus tard il s’était séparé de la mère. Vous imaginez bien qu’aucune complicité n’avait malheureusement pu être créée…

J’ai rencontré son fils très vite. Lors de notre première rencontre, son fils s’est collé à moi directement! J’étais surprise et mitigée, et j’avais surtout peur que ça ne colle pas avec son papa et de faire du mal à l’enfant si ça ne fonctionnait pas. On était seulement au début de notre relation! Et puis j’ai commencé à passer tous mes week-ends avec eux, à prendre soin du petit, je m’y suis très, presque trop, vite attachée!

Les débuts furent cela dit un peu compliqués. Il tombait souvent malade et ne mangeait que très peu. Sa maman faisait ce qu’elle pouvait pour le faire manger en lui proposant ce qu’il aimait uniquement, c’est à dire des plats préparés pour bébé. Elle avait abandonné l’idée qu’il mange correctement. Alors de mon côté j’ai pris très à cœur de lui faire aimer des plats maison et la nourriture. Je jouais les cuistots avec des ratatouilles, des purées, viandes tendres, jus d’oranges pressées tous les matins avec un vrai petit déjeuner… Sa maman était aux anges que je sois là parce qu’il mangeait correctement et ne vomissait plus jamais.

Difficile de se sentir “belle-mère”

Pour autant, je ne me suis pas sentie belle-mère tout de suite, plutôt comme une grande sœur, la bonne amie du petit… Mais au fil du temps, ma relation a évolué, on est devenu très proche. Et de fil en aiguilles, la relation avec son papa a aussi évolué, devenant de plus en plus complice. En grandissant, ils ont commencé à jouer ensemble, ils font des balades, et surtout se liguent contre moi pour me faire des blagues!

Et je suis devenue une belle-mère au quotidien. C’est un rôle parfois compliqué où l’on passe par de nombreux sentiments comme la joie, de la peur, la colère, et des doutes, beaucoup de doutes! C’est mettre sa vie entre parenthèses pour le bien d’un enfant qui n’est pas le nôtre, mettre parfois sa relation de côté. Parce que oui, nous l’avions TOUS les week-ends, jamais de grasse matinée, jamais un jour complet pour se poser rien qu’à deux. Mais je l’ai fait avec amour pour une famille que je voulais intégrer.

Des rapports parfois compliqués avec la maman

Mon compagnon et moi faisions le maximum pour son fils, mais la maman passant parfois par des moments compliqués, avait du mal à gérer et à s’organiser avec le petit. C’est assez frustrant de voir les efforts fournis s’anéantir la semaine. On a tous été assez démunis par la situation, parce qu’on n’était tout simplement pas d’accord avec “l’éducation” donnée de part et d’autre.

Dans le jugement signé entre le mon compagnon et son ex-femme, il avait été décidé que la garde serait revue dès sa rentrée en primaire. Etant moi-même une enfant de parents divorcés, je savais que le combat serait compliqué. J’ai donc encouragé et soutenu mon compagnon pour qu’il fasse les démarches rapidement afin d’obtenir la garde alternée.

Forcément, les rapports avec la maman ne se sont pas améliorés, surtout parce qu’elle estimait que je tentais de lui voler son fils, alors que je souhaitais juste que mon compagnon puisse profiter de la présence de son enfant également… Finalement nous avons obtenu la garde alternée sans aucun soucis. Rien ne s’y opposait, père et fils s’entendaient à merveille, mon compagnon avait un emploi fixe et j’étais prête à assumer ce rôle de belle-mère.

Après quelques mois, nous avons même été voir un psychologue à la demande de la maman afin de voir si la garde lui convenait réellement. Et la conclusion était que tout allait à merveille pour lui et que la garde convenait très bien!

Aujourd’hui ça fait 5 ans que je suis avec mon compagnon et chaque jour notre objectif est  notre famille, le bien être du petit, malgré toutes les difficultés que peuvent amener la situation. Cela fait maintenant 2 ans et demi que la garde alternée est en place et tout se passe bien de notre côté. Bien sûr, la vie n’est pas toute rose, et c’est parfois difficile de gérer les différences d’éducation et les incompréhensions entre ex-conjoints.

Et puis un jour, nous avons décidé de faire un enfant

Mon compagnon hésitait beaucoup à avoir un deuxième enfant, il avait peur de revivre la même situation, que je l’exclue de la grossesse. Mais avec de la communication, nous avons décidé de passer le cap et de faire un enfant.

J’ai grandement appréhendé l’annonce de ma grossesse au petit, parce qu’il avait très mal réagi quand sa maman lui avait annoncé la venue d’une petite sœur. Je tenais à l’impliquer dès le début. Alors nous avons eu l’idée de lui offrir un body “Mon grand-frère je l’aime gros comme ça” et un t-shirt fait spécialement pour lui avec un joli texte et le mois présumé de naissance.

Il était heureux, vraiment! Il n’a plus quitté son t-shirt et nous sautait au cou, le lendemain il a remis son t-shirt. Pour éviter qu’il prenne peur qu’on ne l’aime plus avec la venue du bébé, nous lui avons expliqué que nos cœurs étaient comme des armoires pleines de tiroirs, que certains étaient déjà pris, par lui, ses grands-parents, notre chien, mais que certains étaient encore vides, que bébé allait en remplir un à lui et qu’il ne viendrait pas prendre de la place dans le sien. Il participe beaucoup à l’arrivée du bébé. Il donne son avis sur la liste de naissance et est venu à l’échographie. C’est pour moi un vrai bonheur et un vrai soulagement de le voir si heureux.

Je ne suis pas sa maman

Je sais qu’être maman ce n’est pas être belle-mère et inversément, je ne suis pas la maman du fils de mon compagnon, mais je sais que j’aime le premier fils de ma famille autant que j’aimerais l’enfant que je porte, et je ferai un maximum pour ne pas faire de différence entre les deux. Je veux continuer nos après-midis biscuits maison à deux, passer du temps à trois, à quatre avec papa…!

Au final, je dirais que ces cinq dernières années ont été une succession de hauts et de bas, dans mon couple, dans ma relation avec l’enfant, avec sa maman… Mais je suis fière de ce que nous avons accompli, de voir ce que ma famille et ce que le petit devient. Mais ce n’est pas toujours facile, je ne suis pas parfaite, la famille n’est pas parfaite, mais qui l’est? Aujourd’hui je vis ma grossesse entourée d’un papa qui découvre les joies de la paternité, qui est proche du bébé qui arrivera en septembre et d’un petit garçon qui fait attention à moi, prend plaisir préparer l’arrivée de son frère/soeur… Je suis heureuse!

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