Les mères de famille, ces exclues salariales
Les chiffres parlent d’eux-mêmes: selon une étude de l’Insee – l’Institut Français des statistiques et des études économiques – qui a étudié l’évolution des salaires entre 1995 et 2015, être mère creuserait considérablement l’écart de salaire entre les hommes et les femmes, à diplôme et emploi égal.
Quand être mère réduit le salaire
Si l’écart salarial homme/femme n’est plus que de 7% pour un travailleur du secteur privé décrochant son premier emploi, l’institut a décelé qu’une différence notable se creusait au court des années en fonction de la parentalité du travailleur: selon l’Insee, les mères de famille gagnent 11% de moins que les pères à 25 ans, et 25% de moins à 45 ans. Cet écart se creuse petit à petit parce que les opportunités d’évolution, qu’elles soient salariales ou professionnelles, seraient moins à la portée des femmes ayant des enfants, dans les dix années qui suivent la naissance du premier. Ironiquement, c’est à ce moment que les hommes connaîtraient un pic dans l’évolution de leur carrière. Les femmes seraient donc mises de côté par leur employeurs, ceux-ci préférant miser sur leurs travailleurs masculins en leur proposant des postes clefs au sein de leur entreprise.
Le choix des mères
Cet écart ne se résume pas qu’au simple desiderata des employeurs: selon Elise Coudin, l’une des auteures de cette étude, les femmes devenue mères auraient tendance à choisir des emplois correspondant plus à leur réalité familiale qu’à leurs ambitions professionnelles. Dans le cadre d’une recherche d’emploi, elles prendront en compte les critères de proximité de leur maison ainsi que les horaires correspondant à ceux de l’école de leurs enfants. Et c’est souvent un travail à temps partiel qui devient une bonne alternative afin qu’elles puissent plus facilement concilier vie professionnelle et familiale. Et cela, quitte à ne pas postuler à de nouveaux postes, même si les évolutions salariales au sein de leur travail sont limitées, voire inexistantes. Des choix qui sont une réaction à la charge familiale et mentale qui pèse encore bien trop sur les épaules des femmes. Bon les papas, on se bouge un peu pour plus d’égalité au sein de la famille et on fait changer les choses!
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