© Jonas Mohamadi/Pexels

La poignante lettre d’une maman éco-anxieuse face à l’avenir qui s’offre à son enfant

Par Soline de Groeve
Il faut parfois être réaliste: avec le réchauffement climatique, l'avenir des humains sur Terre est incertain. Dès lors, de nombreux adultes se demandent s'il est bien judicieux de mettre au monde un enfant sans pouvoir lui assurer un futur…

Les sonnettes d’alarme ne cessent d’être tirées et les études ne cessent de prouver le futur catastrophique du monde que l’on connaît: si l’on n’agit pas tout de suite, le réchauffement climatique aura des conséquences terribles et irréversibles. Face à ce constat, de nombreux jeunes adultes se questionnent sur la parentalité: pourquoi mettre au monde un enfant si la Terre est condamnée à être invivable d’ici quelques années? Et comment assumer le choix d’être parent face à ce scénario apocalyptique?

Un enfant sur fond de fin du monde

Geneviève, maman d’un petit Léon, a pris conscience que l’avenir de son enfant ne sera pas forcément rose. La jeune femme lui a écrit une lettre pour expliquer pourquoi elle est malgré tout devenue mère. Des mots qu’elle a rendus public sur le site canadien La Presse. “Nous avons décidé de faire un enfant sur fond de fin du monde. Ce fut une décision douloureuse, pas entièrement éclairée, et totalement biaisée par notre envie profonde d’avoir un enfant. Pour tout te dire, nous ne réalisions pas la gravité de la situation quand j’étais enceinte de toi”, débute-t-elle.

La jeune femme explique ensuite que lors de sa grossesse, la catastrophe climatique lui semblait encore lointaine, que des solutions allaient voir le jour bien avant ce moment fatidique et que le pire allait être évité. “Ta naissance a coïncidé avec le dépôt d’un rapport alarmant du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). C’est à ce moment que l’ampleur et l’imminence de la catastrophe me sont apparues pour la première fois.”

Une catastrophe qui semble inévitable

Et de continuer: “À l’aube de ton premier anniversaire, il ne passe pas une semaine sans que de nouveaux rapports toujours plus alarmants soient publiés et nous disent, en gros, que nous avons encore moins de temps que nous croyons pour éviter un point de non-retour et un emballement catastrophique du climat.

70 ans, puis 12 ans, puis 18 mois. Le temps file pour agir. Des actions radicales sont requises immédiatement pour nous donner une chance d’éviter le pire. Mais au moment où j’écris ces lignes, les médias en parlent comme d’un fait divers, nos élus sont occupés à s’acharner sur les minorités ethniques et religieuses, et tout le monde continue à vivre comme si de rien n’était. Métro, boulot, dodo.”

“Comment en sommes-nous arrivés là?”, questionne la jeune mère, avant d’expliquer son angoisse grandissante face au futur incertain. “J’ai commencé il y a quelques mois à vivre une anxiété envahissante. Insomnie, crises de larmes, émotions à fleur de peau, difficulté à penser à quoi que ce soit d’autre qu’un avenir sombre. Je suis parfois incapable de profiter du moment présent ou d’apprécier pleinement le bonheur de te voir grandir sans avoir peur en même temps. J’ai toujours cette petite voix, dès que je me projette dans l’avenir, qui ajoute ‘si on est encore là’.”

Geneviève a donc décidé de voir un psychologue, qui lui a assuré que l’éco-anxiété était de plus en plus répandue. Comme remèdes, il lui prescrit alors la psychothérapie et d’agir pour défendre l’environnement.

Avoir un enfant malgré tout

“Léon, l’avenir m’inquiète et le présent me révolte. Mais je ne regrette pas de t’avoir mis au monde. Nous avons fait le pari que ta vie vaudrait la peine d’être vécue malgré tout et que le monde se porterait mieux avec toi que sans toi”, continue la jeune maman. “Ton existence est le témoignage de ma foi en la résilience du vivant et la puissance des mouvements sociaux – de grands s’en viennent et sont déjà en cours. En tant que mère, je vis beaucoup de culpabilité de ne pas pouvoir te garantir un environnement sain pour y grandir et peut-être y avoir ta propre famille un jour, si tu veux.”

Et de conclure:  “Je n’ai pas de contrôle sur tout, mais je peux te faire certaines promesses. Je vais poursuivre les choix quotidiens visant à réduire l’impact de notre famille, bien que je reconnaisse que les actions individuelles ne suffisent pas et n’ont jamais suffi. Je m’engage à ne jamais te cacher la réalité, et à te donner l’éducation et les outils nécessaires pour que tu uses de tes privilèges sagement, que tu sois débrouillard, critique, responsable et guidé par la compassion.

Je vais résister de mon mieux à la destruction du monde par la désobéissance civile. Et finalement, je me fais la promesse d’être pour toi le meilleur exemple possible de courage, de militantisme, de foi en l’humanité et de respect pour l’ensemble du vivant.”

En partageant ces mots, Geneviève espère “amorcer des conversations sur l’environnement et la santé mentale, construire des réseaux de militantisme et de soutien et faire une brèche de plus dans le déni collectif”. Une lettre poignante, qui résonnera dans la tête de nombreux jeunes adultes, ainsi que dans celle de parents.

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