Divorce: quand ce sont les enfants qui gardent la maison
Si on en croit les chiffres de 2017, près d’un couple marié sur deux divorce. En effet, sur mille mariages, environ 426 couples se séparent, entrainant obligatoirement nombre de changements et de choses à gérer : la garde des enfants à organiser, les biens mobiliers et immobilier accumulés pendant des années de mariage à partager, ce qui peut créer pour les parents et les enfants son lot de stress et de traumatismes.
Pour les enfants surtout, le changement est compliqué
Parce que si les adultes changent leur vie, les enfants aussi. Ils doivent suivre le mouvement souvent complexe de papa et de maman ne vivant plus ensemble, faire leur valise une semaine sur deux et s’adapter à un ou plusieurs environnements de vie différents, ce qui peut faire parfois beaucoup de choses à assimiler en même temps pour eux.
C’est pour cette raison que de plus en plus de couples choisissent une solution différente: la résidence alternée inversée. En d’autres termes, les enfants restent dans la maison, avec le chat et leurs habitudes. Les parents, eux, y habitent de façon alternée. Cette solution, appelée « nesting » en Amérique, fait son petit bonhomme de chemin chez nous.
Le Nesting, bonne ou mauvaise idée?
Cette solution, encore assez nouvelle même si elle est de plus en plus utilisée, a certes des avantages, mais aussi, comme toutes les situations, ses inconvénients.
Les avantages:
On ne perturbe pas trop les enfants: en ne les changeant pas de lieu de vie. On leur permet de ne pas être catapulté dans un lieu inconnu en plus de devoir digérer la pilule de la séparation de papa et maman, mais aussi de garder les repères et la stabilité de leur maison. Ils ne sont donc pas obligés de porter sur leurs épaules la charge de la séparation avec un déménagement par semaine, cette responsabilité de changer d’environnement incombe alors aux parents.
On peut s’impliquer à 200% dans la vie des enfants: Le parent de garde est là à 100% et s’implique totalement aux enfants, à leur rythme, leurs activités lorsqu’il est “l’habitant adulte” de la maison.
Les inconvénients
Difficile pour les parents d’aller de l’avant: Il est assez compliqué de reconstruire une vie sur ce genre de système. En effet, vivre une semaine sur deux dans la maison qui fut ” familiale”, avec des murs remplis de souvenirs peut s’avérer déprimant. de plus, on peut vite se sentir comme un étranger chez soi.
La situation est moins claire pour les enfants: En effet, il sera plus compliqué pour eux “d’intégrer” l’aspect définitif de la séparation. Alors même si cette situation est moins traumatisante d’un premier abord, sur du long terme elle peut poser problème. De plus, le fait même de tenter de préserver les enfants à tout prix, peut aussi être un soucis en soi.
De plus, cette solution risque d’être pour le moins temporaire si l’un des parents vient à prendre la décision de vivre avec un nouveau compagnon ou une nouvelle compagne sur du long terme.
Certaines réalités peuvent venir parasiter cette organisation aux aspects “kids friendly”
En effet, il faut prendre en compte certains aspects de la vie au quotidien: comment gérer le budget de la maison et de ses charges en commun alors que l’on n’est plus ensemble, comment supporter le coup d’un double loyer si on doit vivre ailleurs une semaine sur deux ainsi que la gestion concrète des tâches domestiques comme la gestion de la propreté de la maison, des lessives….
En imaginant que l’un fasse tout et l’autre rien, ce sera vite épuisant pour celui qui récupère la maison sans dessus-dessous lors de sa garde. Il est donc primordial d’avoir une organisation claire et d’être en bons termes avec son ex-conjoint pour que cette solution fonctionne.