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Une blogueuse livre le témoignage de son premier accouchement, et ça fait froid dans le dos

À l'occasion du 8 mars, Natacha, maman blogueuse, a repartagé l'article qu'elle avait écrit sur son premier accouchement, qui s'est déroulé dans des conditions particulièrement inhumaines. Un cas, parmi d'autres hélas, de violences obstétricales.

La Journée internationale des Droits des femmes est un jour particulier pour nous toutes et nous tous. Le 8 mars 2019, des milliers de femmes se sont unies pour parler d’une même voix des injustices auxquelles elles doivent faire face. Pour certaines, ce fut l’occasion d’évoquer le harcèlement sexuel subi au bureau, l’emploi qu’elles n’ont pas décroché parce qu’elles étaient des femmes, la différence entre leur salaire et celui de leurs collègues masculins, la répartition inadéquate de la charge mentale au sein du couple… Pour d’autres, l’occasion de faire part des violences obstétricales dont elles ont été victimes lors de leur grossesse et/ou de leur accouchement.

Un témoignage fort sur la violence obstétricale

Plusieurs blogueuses ont profité de leur influence pour revenir sur ce jour si important qui a pourtant tourné au cauchemar à cause de la malveillance de certains membres du corps médical. Parmi elles, Natacha, mère de deux enfants et enceinte de son troisième. Cette dernière a partagé l’article qu’elle avait écrit sur son premier accouchement: l’un des pires moments de sa vie. Il a fallu des années à la blogueuse pour prendre la parole, tant elle était bouleversée par les faits. Le récit, disponible sur son blog, fait en effet froid dans le dos.

Une histoire bouleversante

Lire “Souffre en silence”, c’est ressentir le peu de compréhension, de compassion et d’humanité avec lesquelles le personnel en charge a traité la jeune femme lors de son accouchement et, plus fondamentalement, son intégrité physique. En voici un extrait.

“C’est là que tout a vraiment commencé, effectivement. ‘Bon, on va vous provoquer les contractions pour que ce soit plus rapide’. Je n’y connais que dalle, ils savent ce qu’ils font, hein, c’est leur boulot. Joie des ocytocines qui m’emplissent de cette sensation incroyable de ne plus rien maîtriser. En 30 minutes, j’ai des contractions qui ne rentrent même plus dans le petit écran qui tente tant bien que mal à les enregistrer. Je suis ligotée au monitoring et mon mari m’asperge d’un brumisateur que je me félicite d’avoir acheté en version géante.

J’ai mal. Très mal. Les contractions fusent toutes les minutes au point culminant. Je pleure un peu, je suis un peu perdue aussi.

La péridurale me semble une excellente option. On me fait donc asseoir, après avoir couru après une anesthésiante de service. J’ai les fesses à l’air mais comme tout le monde a déjà vu l’entrée de mon vagin, finalement, je m’en contre-carre. ‘Faites le dos rond’. Je n’y arrive pas, rapport que j’ai 60 secondes pour trouver cette position avant que le pic ne reprenne ses droits. On m’engueule. Je ne fais pas d’effort. AUCUN. J’exagère même.

Je sers les dents et je sens l’aiguille me rentrer dans le dos. Je jure à qui veut l’entendre que j’aime ce sentiment de futur soulagement en sentant le liquide anesthésiant passer le long de mon dos dans le tube relié au cathéter. J’ai toujours mal, mais armée de mon petit régulateur, je clique comme une sauvage pour connaître le répit. Rien n’y fait. J’ai toujours aussi mal. Je commence sérieusement à faiblir. Je me laisse aller à pousser des cris de douleur qu’on me demande instamment de réprimer, rapport que ça pourrait faire peur aux autres futures mamans. Lors de chaque pic de contraction, je tombe dans les pommes pour mieux me réveiller au suivant. Je ne tiens pas et balance un lâche ‘j’en peux plus, je fais une pause, je reviens demain’. Je ne suis plus tout à fait là, plus tout à fait consciente. J’essaie de bouger, mais ma jambe gauche est paralysée par la péridurale qui a pris visiblement le mauvais chemin. Ceci explique cela.

Taisez-vous madame, moins fort enfin.

‘Vous n’allez pas pleurer tout de même?’ Si. Si, je pleure, mais je le fais pas exprès, je suis désolée, pardon. J’arrive à exprimer verbalement le fait que la péri ne fonctionne pas, je demande quand il sera possible d’avoir une seconde chance. ‘On verra’. 4 heures. En essayant de garder le silence, en essayant de me faire discrète. Je suis terrorisée. Fatiguée.

“Je ne suis plus grand chose à ce moment précis”.

(…) Quelques minutes se passent quand la gynécologue que je ne connais pas intervient: on va commencer à pousser madame. Ah. Bon. À 8 cm donc. Bon. Ok. ‘Vous ne poussez pas’. Je n’ai plus de force, je m’excuse platement.

‘On va vous aider’. Une dame se met à cheval sur mon visage, une autre prend mon ventre entre ses mains et à deux, elles me pressent comme un tube de dentifrice. Je ressens une douleur atroce au niveau de mes côtes, de mon plexus et de tout ce qu’il me reste d’organes. Je hurle. ‘Moins fort. Vous exagérez là. Vous êtes vraiment douillette’. 20 minutes de ce supplice plus tard, elles se résignent et rappellent la gynéco en renfort. Elle colle une ventouse sur la tête de mon fils et me demande de pousser à son commandement. J’ai envie de pousser en permanence à vrai dire et j’ai bien du mal à me contenir. Apparemment, je suis nulle, je n’aide vraiment pas. ‘Faites un effort madame’. Je sens une pression énorme de la tête de mon enfant qui tente tant bien que mal de sortir par ma cuisse droite. Je signale cette impression.’Vous ne savez pas’. Ah.”

Loin d’être un cas isolé

Le récit de Natacha, glaçant d’inhumanité, est pourtant loin d’être le seul à être dévoilé sur les réseaux sociaux. Ce sont des centaines et des centaines de femmes qui, chaque année, témoignent de ce genre de faits. Des témoignages qui ont pour but de soulager, mais aussi de pointer du doigt un corps médical qui porte plus d’importance aux quotas et à la rapidité de l’acte médical qu’est devenu l’accouchement. À croire que certains et certaines ont oublié que derrière ces “opérations médicales” se cachaient des êtres humain, en train de donner la vie…

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