© Jimmy Conover/Unsplash

Témoignage: “J’ai accouché pendant le confinement”

Le 26 mars 2020, Ainsley est devenue maman pour la première fois alors que la Belgique était entièrement confinée. Un petit bonheur dans un climat pour le moins particulier.

“Ce n’étaient effectivement pas les conditions rêvées… Tout s’est enchaîné très vite. En une semaine, mes cours de préparation à la naissance ont été annulés. Les séances de kiné et ostéo ont suivi… Tout ce qui semblait nécessaire – comme remettre mon bassin droit avant l’accouchement – était devenu accessoire. Mon mari n’a plus pu m’accompagner aux consultations prénatales, on nous a parlé de retour anticipé après l’accouchement, de l’absence probable de ma gynéco le jour J, de l’interdiction de visites, même à la maison…

La peur d’accoucher seule

Jusque-là, on était compréhensifs et même plutôt rassurés des mesures prises. Mais à une dizaine de jours du terme, on a appris qu’en Italie et en France, les maternités refusaient que les papas assistent aux accouchements. Si ce n’était pas encore le cas en Belgique, ma gynéco nous a encouragés à nous y préparer mentalement… Un coup de massue. J’étais incapable d’imaginer vivre ça seule, et voir mon homme privé de ces instants précieux. J’imaginais mon mari, devoir me déposer aux urgences et venir me rechercher, 2 jours plus tard, en découvrant son enfant dans un Maxi-Cosi sur le parking de l’hôpital. Impensable. On était pendus aux infos, terrorisés à l’idée que les mesures se durcissent. C’était simple: si mon mari attrapait un simple rhume, il ne pourrait pas assister à l’accouchement. On est restés quasi enfermés pour préserver toutes nos chances.

Une semaine après l’annonce officielle du confinement total, il a fallu déclencher. Moi qui rêvais d’un accouchement le plus naturel possible et qui avais préparé un projet de naissance détaillé, j’ai dû accepter que rien de ce que j’avais imaginé ne se passerait comme prévu. Mais ce n’était pas grave, pourvu qu’on puisse le vivre à deux.

Le bonheur malgré le climat particulier

Le jeudi 26 mars, on a eu le coup de foudre de notre vie. On rencontrait notre petite fille. Un moment hors du temps… Mon mari a pu être présent, quel soulagement! Même si une fois entré dans la clinique, il ne pouvait plus en ressortir, pas même pour aller prendre un sac dans la voiture ou une bouteille d’eau. Le travail a été long, 24 heures. On a été suivis par plusieurs sages-femmes et gynécos, gardes après gardes. J’ai énormément de gratitude envers cette équipe (Ambroise Paré à Mons) qui, derrière le look masque-gants-combinaison, a fait tout ce qui était possible pour que l’on se sente bien. On en oubliait presque l’ambiance terrible de l’hôpital et le climat dans lequel notre bébé allait naître. Les sages-femmes n’ont montré aucune tension et ont été d’une patience incroyable, elles qui prennent pourtant des risques considérables. Le samedi, notre fille a 1 jour et demi, nous rentrons à la maison. On est novices, on n’a pas eu énormément d’infos, mais on est heureux de rentrer.

Reporté à plus tard

À la maternité, les chambres particulières étaient réservées aux potentiels cas Covid. On était donc dans l’aile des chambres communes. Pas vraiment ce qu’il y a de plus rassurant et confortable, en pleine épidémie… On a manqué la prise de sang des 48h après naissance, le test auditif… Ce sera pour plus tard. Le pédiatre qui a examiné notre bébé avant qu’on rentre nous a donné quelques infos pratiques. En bref, pas d’accès à une consultation pédiatrique, mais un numéro d’appel est disponible si on s’inquiète. Et notre sage-femme brave le virus 2 à 3 fois par semaine pour venir à la maison afin de nous aider, répondre à nos questions et nous soutenir.

Mon bébé a la cheville croquée. Rien de grave, mais elle ne pourra voir ni kiné ni ostéo avant la fin du confinement. En attendant, je dois stimuler sa cheville moi-même. En cas de fièvre, je dois me rendre aux urgences seule avec le bébé et une valise contenant de quoi l’hospitaliser pour une durée indéterminée. Des dispositifs que l’on n’a pas forcément envie d’entendre…

Des présentations à distance

C’est surtout très dur pour nos parents. C’est leur première petite-fille. Ils l’ont découverte à travers la vitre de notre cuisine que l’on a surnommée ‘le parloir’. Difficile, mais mieux que rien. Cela dit, aussi dur que soit le confinement, le peu de visites nous permet de récupérer plus facilement de la fatigue et de vivre au rythme de notre bébé. Elle est très paisible, on est certains que le confinement n’y est pas pour rien. Même si on n’a aucune idée de la date où l’on pourra enfin revivre normalement, on essaie de se concentrer sur le positif et de savourer le calme qui règne à la maison.”

 

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Texte: Stéphanie Ciardiello

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