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Témoignage: ces mamans nous parlent de leur expérience d’allaitement

Par Tatiana Czerepaniak
Si le lait maternel est la meilleure nourriture que l'on puisse donner à un nouveau-né, l'allaitement est aussi un choix. Le choix d'une femme, qui prend la décision d'allaiter, ou pas, son enfant. Trois mères de famille nous ont expliqué pourquoi elles avaient choisi l'allaitement ou le biberon.

Trois mamans, trois expériences d’allaitement

Sabrina, Anna et Natacha ont toutes plus de trente ans, et sont mères de deux ou trois enfants. Aujourd’hui, elles nous parlent sans tabou du choix qu’elles ont fait d’allaiter ou pas leurs enfants, et nous expliquent leur cheminement. Un choix bien personnel, où la réalité chasse parfois l’idéal.

Anna, 36 ans, est maman de deux enfants de 10 et 8 ans. Si elle a tenté l’allaitement pour son premier enfant, elle ne l’a pas fait pour son second.

“J’ai toujours rêvé d’avoir des enfants. Mais si je me suis toujours imaginée devenir mère, je n’avais pas pensé à l’aspect ‘alimentaire’ de la maternité. Et je vous avoue que je n’ai su que répondre lorsque ma sage-femme m’a demandé si je souhaitais allaiter mon bébé. J’étais assez jeune lorsque mon aînée est venue au monde. Je me suis donc laissée guider par les spécialistes. Et dans l’hôpital dans lequel j’ai accouché, leur point de vue était clair: les femmes doivent allaiter leur bébé. Alors je ne me suis pas posée de questions, et j’ai dit ok à l’allaitement.

J’avoue que je ne m’étais pas renseignée plus que ça sur le sujet, me disant que ça coulerait de source, un peu comme l’instinct maternel. Sauf qu’une fois le bébé mis au sein, ce fut tout sauf simple. Elle pleurait beaucoup, restait des heures accrochée à mon sein, prenait difficilement du poids, dormait très peu… J’ai tenu presque deux mois, mais j’étais littéralement épuisée par cet allaitement. Après 8 ou 9 semaines de congé de maternité, j’angoissais vraiment à l’idée de reprendre le travail et d’avoir à gérer un allaitement si compliqué. Alors j’ai arrêté et je suis passé au biberon. Quel soulagement pour moi!

Cet allaitement fut si compliqué qu’il m’a un peu traumatisé. Tellement que je n’ai pas souhaité remettre le couvert lorsque mon fils est né. Je voulais profiter, pas subir. Les infirmières ont tenté de m’en dissuader, et même de me culpabiliser face à mon choix de ne pas allaiter. Mais j’étais tellement en panique de revivre ces moments difficiles (où j’ai bien failli sombrer dans la dépression post-partum) que j’ai préféré ne plus retenter l’allaitement.

Avec le recul, je pense que si j’avais été mieux accompagnée et informée, peut-être que j’aurais vécu un meilleur allaitement, mais je ne peux pas vraiment dire que je regrette mon choix de ne pas avoir allaité mon enfant. En revanche, je regrette de acvoiré été accompagnée pour l’allaitement de mon aînée”.

Sabrina a 37 ans, et est maman de deux garçons de 12 et 7 ans. Elle a allaité son ainé jusqu’à ses 3 ans, et son cadet jusqu’à ses 18 mois.

“J’ai toujours voulu allaiter. J’étais littéralement fascinée quand je voyais une femme allaiter, je trouvais ça tellement beau. Pour moi, allaiter n’est pas que nourrir, c’est aussi créer un lien unique avec son enfant. Lorsque je suis tombée enceinte, je ne me suis donc pas posé de questions. Pour moi, l’allaitement coulait de source.

J’ai allaité mon grand jusqu’à ses 3 ans. D’ailleurs, il n’a jamais eu un seul biberon de lait artificiel. Quand j’ai repris le travail, j’ai tiré mon lait pour la crèche, ensuite on s’est progressivement régulé sur une tétée le matin, le soir et la nuit. Nous avons pratiqué le cododo pour plus de facilité, et nous permettre de récupérer. Mon ainé était un bébé difficile à endormir, qui avait énormément besoin de réconfort et d’être rassuré. Et rien de mieux pour apaiser un bébé que l’allaitement! Mais quand il a eu 3 ans, j’ai décidé d’en finir avec cet allaitement. J’espérais tout d’abord un sevrage naturel, mais il semblait beaucoup tenir aux tétées.

Pour mon deuxième enfant, l’aventure a été un peu différente… Je l’ai allaité jusqu’à ses 18 mois. J’ai fait une mastite, et j’ai dû prendre des antibiotiques. J’aurais pu recommencer à allaiter après avoir été soignée, mais je me suis dit que c’était un signe, qu’il était temps d’arrêter. Il faut dire qu’avec mon cadet, l’allaitement était essentiellement nutritif. Une fois qu’il avait fini de manger, il me repoussait, contrairement à mon ainé qui serait resté au sein toute la journée si je l’avais laissé faire.

Lorsqu’on allaite un enfant si longtemps, il y a de très chouettes moments, mais aussi des périodes plus difficiles avec des baisses dans la lactation. Plusieurs fois, j’ai cru que c’était la fin, mais je nous ai toujours fait confiance. Souvent, après deux ou trois jours de baisse de régime, c’était reparti de plus belle. J’ai été suivie par une sage-femme qui était conseillère en lactation, et ça m’a beaucoup aidé à tenir si longtemps.

Aujourd’hui, maintenant que mes fils sont grands, l’allaitement est toujours une évidence pour moi! C’est tellement facile lorsque l’on décide de se faire confiance et écouter les bonnes personnes. Ce sont des moments hors du temps où l’on savoure cette relation qui se crée. D’ailleurs, je vous avoue que quand je vois une femme allaiter, je suis assez nostalgique de ces moments”.

Natacha a 38 ans, et est maman de trois enfants, dont un petit de quelques mois. Elle a choisi de n’allaiter aucun de ses enfants. Elle nous explique pourquoi.

“Lorsque je suis tombée enceinte de mon premier enfant, j’avais 24 ans. J’étais la seule de mon entourage à être enceinte, et si aujourd’hui on parle énormément de l’allaitement, ce n’était pas encore le cas au début des années 2000.  Et de ce que j’en savais, l’allaitement ne semblait pas me correspondre. Je voulais beaucoup partager avec le papa et retrouver assez vite une vie sociale. C’était aussi une période où j’avais un rapport à mon corps assez compliqué, ce qui excluait de sortir mon sein à heure régulière, surtout devant les autres. Alors mon choix fut le biberon, pour toutes ces raisons.

Pour mon deuxième enfant, les choses se sont déroulées assez différemment. Je pensais de plus en plus à allaiter. J’avais même dans l’optique d’essayer, mais mon accouchement s’est plutôt mal passé… J’ai fait une rupture de l’utérus, et je me suis réveillée plusieurs heures après la naissance de ma fille. Il m’a fallu beaucoup de temps pour me remettre de cet accouchement catastrophique. Je devais me reposer, reprendre des forces. J’ai donc rapidement oublié la possibilité d’allaiter ma fille. Dix ans plus tard, j’ai eu un troisième bébé, qui a quelques mois aujourd’hui. Et j’avoue que je n’ai pas pensé une seconde à l’allaiter… J’ai dix ans de plus, deux grands enfants en garde alternée, j’ai eu une grossesse compliquée et sous haute surveillance due à ma rupture utérine dix ans plus tôt et une carrière de free-lance à gérer. Je mène toutes ces vies en même temps, et je ne ressentais pas l’envie de tenter un allaitement, même si c’était la dernière fois que j’avais la possibilité d’essayer. J’ai vraiment souhaité privilégier notre confort et la certitude que tout se passerait bien”.

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