Le puissant témoignage d’une maman touchée par l’anxiété post-natale

Après avoir donné naissance à son enfant, de nombreuses mères développent une inquiétude à ce qui pourrait arriver à ce petit être si fragile. S’il s’agit d’une réaction tout à fait normale, cette dernière peut se transformer en sévère anxiété post-natale… Ce fut le cas de Deianna Mawad, une maman australienne, après la naissance de son fils Elijah.

L’excitation d’être maman

Après trois jours de travail, la jeune femme a accouché d’un bébé en bonne santé, prénommé Elijah. “Alors que l’infirmière plaçait mon nouveau fils sur ma poitrine, sa minuscule main s’enroulait autour de mon doigt. ‘Il est parfait’, ai-je roucoulé vers mon mari, Fady”, explique la maman au site Kidspot.

Et cette joie ne s’est pas apaisée lors de son retour à la maison. Dès la première nuit, Deianna a décidé de bercer son bébé afin qu’il s’endorme plutôt que de le mettre dans son berceau. Une réaction liée à l’excitation d’être près de son enfant, mais qui s’est rapidement transformée en obsession. “Dès le lendemain, alimentée par le café, je le portais dans mes bras alors que je parcourais la maison pour faire le ménage. Et cette nuit-là, je me suis installée sur le fauteuil inclinable pour dormir avec lui dans mes bras – comme je l’ai fait la nuit suivante et celle qui a suivi…”

Alors que son mari l’encourageait à laisser leur fils dormir tranquillement, Deianna ne pouvait se résoudre de laisser Elijah dans son berceau. “J’avais besoin d’être avec mon fils. Peu importe ma fatigue, je ne supportais de le lâcher. Je suis devenue une experte de la vie à un bras, je basculais Elijah à gauche et j’utilisais ma main droite pour les tâches ménagères. Les seules fois où je le lâchais, c’était sous la douche, quand Fady rentrait du travail à la maison.”

Quand l’inquiétude devient trop grande

Par la suite, les angoisses de la jeune mère se sont intensifiées et sont devenues de plus en plus importantes. En balade dans un parc, alors que son bébé se trouvait dans le porte-bébé, tout contre elle, Deianna a commencé à penser: “Et si le porte-bébé cassait? Il pourrait tomber sur le béton.” Les inquiétudes se sont alors empirées. “Est-ce qu’il a trop chaud?”, “Ou trop froid?”, “Et si quelqu’un renverse sa poussette?”

Finalement, à l’âge de 7 mois, Elijah n’avait jamais quitté les bras de sa mère. “Je n’avais pas dormi depuis des mois et je voulais désespérément libérer mes bras, mais je ne pouvais pas. Si je le lâchais, je pensais que quelque chose de grave allait arriver.”

L’anxiété post-natale

N’osant pas parler de ce problème par peur d’être considérée comme une ratée, Deianna s’est finalement tournée vers un professionnel pour se confier. Ce dernier lui a expliqué qu’elle souffrait d’anxiété post-natale. “Contrairement à la dépression post-partum, où les mamans ressentent un détachement par rapport à leur enfant, les mères angoissées ont l’impression de ‘devenir folles’ et obsédées par leur enfant à tel point que cela affecte leur quotidien”, lui a expliqué la thérapeute.

Deianna a alors été soignée dans un établissement spécialisé, dans lequel elle a passé trois semaines. Elle fut suivie par des spécialistes afin d’apprendre à gérer ses inquiétudes et à se séparer de son enfant. “De retour à la maison, j’ai placé Elijah dans son berceau et je me suis assise par terre en le regardant. Usant toutes mes forces, j’ai ensuite quitté mon garçon et j’ai rejoint Fady dans notre lit pour la première fois en huit mois.”

Aujourd’hui, Deianna est guérie et vient d’accueillir son deuxième enfant, Benjamin. “J’aime mes garçons plus que tout au monde et ils ont encore beaucoup de câlins. Mais ils n’ont tout simplement pas besoin d’être dans mes bras tout le temps”, conclut-elle.

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