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La Chambre va dépénaliser l’avortement en Belgique

Par Tatiana Czerepaniak
Un pas important est sur le point d'être franchi en Belgique: la Chambre s'apprête à dépénaliser l'avortement. Une avancée que les associations de défense des droits des femmes attendaient depuis longtemps.

La majorité des Belges ignorent que l’avortement reste, selon la loi, encore un délit. En vérité, l’IVG n’est autorisée que sous certaines conditions: la femme désirant avorter doit être reconnue comme étant en état de détresse pour justifier sa demande, et être informée par le corps médical des possibilités d’adoption du bébé à naître ainsi que des risques médicaux liés à avortement.

De plus, l’avortement doit se faire au maximum dans les 12 semaines qui suivent la conception de l’enfant, et un délai de réflexion de six jours est imposé entre le premier rendez-vous et l’intervention, afin de laisser la possibilité à la femme de revenir sur son choix. Au-delà de ce délai de 12 semaines, une IVG est autorisée uniquement si la grossesse représente un réel danger pour la santé de la mère, ou si une maladie ou une malformation incurable est diagnostiquée à l’enfant.

Pour un vrai droit à l’avortement

Actuellement, s’il est prouvé que ces conditions ne sont pas remplies, l’avortement peut alors être considéré comme un crime contre la famille et la moralité publique. Mais depuis quelque temps, la commission Justice de la Chambre se penche sur la possibilité de faire sortir l’avortement du code pénal, afin de donner aux femmes un vrai droit à l’avortement.

Cette dépénalisation impliquerait plusieurs changements à la vision de l’avortement en Belgique. Tout d’abord, sortir l’IVG du code pénal permettrait officiellement de considérer l’avortement comme un droit réel. Outre l’aspect historique de cette proposition, la dépénalisation de l’avortement en Belgique représente une avancée et un geste fort en matière d’égalité, et en ce qui concerne les droits des femmes.

Parce que dépénaliser l’IVG serait le signe que l’interruption de grossesse n’est plus stigmatisée par les autorités, et affirmerait la confiance de l’Etat belge en la capacité de ses citoyennes à faire les bons choix en ce qui concerne leur vie et leur santé.

Qu’apporterait la dépénalisation de l’IVG?

Concrètement, le texte de loi propose que l’IVG ne soit plus punissable par la loi, et que le recours à l’avortement ne nécessite plus la reconnaissance d’un état de détresse de la femme. Les délais pourraient aussi être revus, et passer de 12 à 18 semaines pour avoir recours à l’IVG, ainsi que le délai de réflexion de 6 jours à 48h, voire moins en cas de raison impérieuse de santé.

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