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Grossesses rapprochées: les risques et contre-indications

La grossesse et l'accouchement ont des impacts sur le physique et le moral de la femme, et d'autant plus dans le cas de grossesses rapprochées. Quand est-ce contre-indiqué?

Enchaîner les naissances: la pratique a été légion pendant des siècles. L’absence de contraception, la mortalité infantile, le besoin de main d’œuvre, les guerres et la religion constituaient autant de motifs encourageant les parents à faire des enfants “à la suite”. Aujourd’hui, certains couples privilégient encore ces grossesses rapprochées pour ne pas être trop longtemps “dans les couches” et permettre à la fratrie de se consolider. Mais est-ce sans danger?

La règle générale: pas avant six mois

Les médecins recommandent de laisser au minimum six mois entre deux grossesses, et idéalement un an. C’est le temps qu’il faut à un enfant pour faire ses nuits et donc permettre aux parents de se reposer véritablement. Et le temps nécessaire pour que la maman retrouve son tonus: elle a le plus souvent repris une activité physique, le chemin du travail, et retrouvé une intimité sexuelle avec sa moitié.

Préserver sa qualité de vie

Aujourd’hui, la qualité de vie, en général, et particulièrement celle du couple sont les clés de voûte de la construction familiale. Être femme, mère et épouse, c’est miser sur un échange qualitatif entre soi et son corps, soi et soi, soi et l’autre. Enchaîner plusieurs grossesses s’accorde souvent mal avec ces besoins-là. Parmi les freins souvent cités par les parents: le risque de consacrer moins de temps à chaque enfant, l’accumulation de la fatigue et la réduction des plaisirs quotidiens par manque de temps (biberons, lessives, courses…) et d’argent. Sans compter qu’un couple qui n’a plus l’occasion de se retrouver, en raison d’un agenda dévoré par le travail et le stress parental, risque de se perdre en chemin.

Retrouver sa forme physique

Au-delà des obstacles entravant l’épanouissement personnel et familial, il faut prendre en compte les freins physiques aux grossesses rapprochées. Il en existe au moins quatre.

1. Le périnée est fragilisé

Pour rappel, le périnée est un plancher de muscles en trois parties. À l’avant, la vessie et l’urètre pour uriner. À l’arrière, l’anus et le sphincter pour déféquer. Au centre, le vagin pour accoucher (mais aussi prendre du plaisir, cela va de soi). La grossesse pèse sur le périnée, et l’accouchement distend les fibres musculaires. Comme pour d’autres muscles non échauffés et sursollicités, le périnée peut se déchirer (dans 55% des accouchements, on procède encore à une épisiotomie). C’est la raison pour laquelle il est primordial de chouchouter cette zone-clé après l’accouchement.

Dans le cas de grossesses rapprochées, vous courez le risque de ne pas avoir suffisamment renforcé vos muscles périnéaux après l’accouchement et de les fragiliser rapidement avec la grossesse qui suit. Comptez deux mois pour que les muscles et les releveurs retrouvent leur tonus. Mais cela peut durer plus longtemps pour certaines femmes.

2. La perte de poids est plus compliquée

Le manque de sommeil entrave souvent la perte de poids: épuisé, le corps sécrète des hormones de stress qui favorisent la prise de kilos. Dans le cas de grossesses rapprochées, ce qui n’aide en rien, c’est que vous n’avez souvent ni l’envie ni le temps de vous remettre au sport. Enceinte, on prend généralement une dizaine de kilos. Après avoir perdu les eaux, accouché du bébé et expulsé le placenta, on est déchargée d’environ la moitié. On compte alors une nouvelle période de gestation pour retrouver la ligne: neuf mois pour une silhouette svelte. Si vous calez une nouvelle grossesse dans cet intervalle, il se peut que vous gardiez vos kilos superflus.

3. La libido peine à revenir

Les naissances sont un chamboulement inégalable pour les parents. Il est dès lors essentiel de ménager de l’espace à votre couple, et ce n’est pas facile quand l’attention de tous est absorbée par le nouveau-né. En outre, la sexualité n’est pas mécanique, elle dépend de votre forme physique mais aussi psychique. Une rééducation périnéale peut aider à la récupération physique et impacter, en bien, votre sexualité d’après grossesse. Mais la libido reste une affaire de disponibilité et d’envie, et cela se travaille dans le temps, à deux, sans bébé agrippé à soi ni fatigue extrême.

4. Le cas critique de la césarienne

Enchaîner les grossesses sera contre-indiqué après une césarienne. Il faut laisser à l’utérus une bonne année pour guérir de sa cicatrice. Si une grossesse arrive durant cette période, elle est considérée comme à risque et demandera une surveillance accrue.

Demandez l’avis de votre médecin

Conseil raisonnable: évoquez votre projet de bébé à votre médecin pour qu’il statue sur les éventuelles contraintes physiques. Du reste, rien ni personne ne pourra jamais vous dire quand mettre une grossesse en route, mais vous auriez tort de vous précipiter si l’envie n’était pas tout à fait là. Enchaîner les grossesses pour réduire l’écart d’âge entre deux enfants ou pour s’assurer que “les couches sont derrière vous” n’est pas forcément la clé. Pensez à votre couple, à votre vie de famille, et à votre vie de femme aussi.

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