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Allaitement compliqué: et si c’était le frein de langue?

Par Tatiana Czerepaniak
Si, pour certains bébés, téter est chose aisée, d'autres peuvent éprouver toutes les difficultés du monde à se nourrir au sein. Avez-vous pensé à cette anomalie qu'on appelle ankyloglossie? Quand la pratiquer?

L’allaitement maternel est le choix le plus naturel pour nourrir bébé (les seins sont là, le lait monte, bébé s’y accroche), mais il n’est pas toujours simple à mettre en place. Lorsque des lancements, des crevasses ou un engorgement se déclarent, allaiter peut d’ailleurs se transformer en enfer. Et si ces difficultés était dues à un frein de langue trop court?

Qu’est-ce que le frein de langue?

Le frein de langue est un muscle, il ressemble à un petit fil qui relie la langue au plancher de la bouche. Si ce frein est trop court, la langue ne dispose pas d’une mobilité suffisante pour se positionner de manière adéquate et permettre de téter correctement. Cette anomalie congénitale appelée ankyloglossie, bien qu’elle soit bénigne, peut être à l’origine d’une mise en place difficile de l’allaitement, et entraîner des conséquences malheureuses, aussi bien pour la maman que pour l’enfant.

Les conséquences sur l’allaitement maternel

Pour la maman, cette pathologie génère bien souvent des douleurs. Parmi elles: des crevasses, un engorgement, mais aussi une lactation faible dû au manque de stimulation des glandes mammaires. Chez le bébé, on retrouve une succion inefficace et une prise de poids faible, un bébé qui s’énerve au sein ou qui ne veut pas s’en décoller, ce qui donne lieu à des tétées interminables, à une fatigue du nourrisson ainsi qu’à des coliques et des rots abondants (beaucoup d’air avalé).

“Prudence, l’intervention n’est pas toujours indiquée”, rappelle l’ONE

Frein trop court: quand couper?

S’il s’avère que le frein de langue de votre petit est trop court pour permettre un allaitement optimal, il n’est pas nécessaire de sonner la fin de cette aventure lactée. Il est en effet possible d’envisager une intervention, la frénectomie, qui consiste en une incision du frein. Mais prudence, l’intervention n’est pas toujours indiquée, rappelle l’ONE. Dans un communiqué envoyé à ce sujet, ce 30 mars 2022, l’Office de la naissance et de l’enfance, disait ceci: “En cas de frein restrictif, la frénectomie peut, parfois, être un moyen pour améliorer l’allaitement maternel. Mais la décision d’instaurer ce traitement exige un haut niveau de compétence clinique et de discernement, ainsi qu’un avis multidisciplinaire”. Et de demander une réglementation au niveau fédéral pour la pratique: “Il y a un besoin urgent de recommandations scientifiques pour définir un frein de langue restrictif et les éventuelles indications chirurgicales”.

Vous constatez que bébé a un frein très court et peinez à allaiter? Demandez des informations sur les interventions possibles auprès de votre pédiatre. C’est peut-être la solution, mais pas forcément.

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