Les écrans sont-ils si néfastes pour les enfants?
La plupart des spécialistes de l’enfance ne cessent de mettre en garde les parents concernant l’utilisation des écrans chez les enfants, mettant en avant l’aspect néfaste de cette technologie sur leur développement, et accusant les tablettes, ordinateurs et autres smartphones d’être à l’origine de nombre de maux d’aujourd’hui. Dépression, anxiété, mal-être, agressivité, problème de vue et immaturité neurologique seraient, selon eux, le quotidien des enfants qui utilisent cette technologie.
Et à l’heure où le monde entier se digitalise, les parents se questionnent et s’inquiètent. Comment réussir à protéger nos enfants d’un mal certain, à l’heure où tout passe par les écrans? Parce que oui, le dilemme cornélien est bien là.
Deux scientifiques de l’Université d’Oxford, particulièrement interpellés par ces contre-indications, ont décidé de creuser le sujet. Et le résultat de leur étude semble un peu plus tempéré. Selon les deux chercheurs, qui ont mis en liaison les données de trois grandes études britanniques et américaines sur l’impact des écrans sur les mineurs, tendent à prouver que cela ne serait pas si néfaste que l’on aime le faire croire.
Une analyse qui se veut moins alarmiste
Les trois études ont collecté de nombreuses informations, concernant de nombreux enfants et adolescents utilisant des écrans, sur leur santé physique mais aussi mentale ainsi que sur leur alimentation, la qualité de leur sommeil, leurs activités extra-scolaires (qu’elles soient sportives ou artistiques), mais aussi la nature de leurs relations amicales, leur consommation d’alcool et de drogue… Tous ces paramètres ont été regroupés, afin de donner un résultat plus large et plus complet.
C’est de cette manière que les deux scientifiques ont pu prouver que si, en effet, les écrans avaient une conséquence négative sur la vie de nos enfants, celles-ci sont à prendre avec plus de recul. En effet, la sensation de mal-être chez un jeune utilisant régulièrement les écrans ne serait que 0,4% supérieure à ceux qui les utilisent peu. Les chercheurs ont expliqué que, selon eux, “en examinant de façon plus large les données, il devient évident que le poids démesuré accordé à la question du temps d’écran dans le débat public n’est pas mérité au regard des preuves scientifiques disponibles”. Ils précisent aussi que l’utilisation de cannabis ont chez les jeunes un résultat bien plus négatif que l’utilisation des écrans, amenant plus directement à un état de mal-être et de dépression.
Une utilisation au cas par cas
Si ces chercheurs demandent donc aux spécialistes d’être moins alarmistes sur l’utilisation des écrans chez les enfants et les adolescents, ils invitent surtout à prendre les choses au cas par cas, en tenant en compte la santé préalable de l’enfant, qu’elle soit physique ou mentale. Il leur semble aussi important de rappeler que, s’il est maintenant évident que les écrans ne doivent pas être au centre du quotidien d’un mineur, et que les activités sportives couplés à une bonne hygiène de vie doivent rester une priorité, il est temps de laisser aux familles l’intelligence de trouver leurs propres règles en ce qui concerne les écrans, afin qu’ils trouvent une manière raisonnable et raisonnée de les utiliser au quotidien.
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